• Détective Conan : critiques des films 1 à 5

    Depuis 1997, le détective miniature créé par le mangaka Gosho Aoyama a droit à son film d'animation annuel au Japon. Voici les critiques des cinq premiers longs métrages sortis en France en DVD.

    Énorme succès jamais démenti depuis sa première publication en 1994 dans le magazine Shônen Jump, le manga fleuve Détective Conan de Gosho Aoyama a donné lieu à de multiples adaptations animées, à la télévision comme au cinéma, tout aussi chaleureusement accueillies par un public fervent. Un drama live voyait même le jour l'année dernière, en 2006, mettant en vedette le délicieux Shun Oguri dans le rôle de l'arrogant et phénoménalement brillant Shinichi Kudô – une histoire située chronologiquement avant que notre héros ne "rétrécisse", cela va sans dire. Quant à la série TV animée, elle compte à ce jour pas moins de 487 épisodes, et trouve écho depuis 1997 dans les salles de cinéma chaque mois d'avril au Japon.

    Détective Conan : Le Gratte-Ciel Infernal : critique film 1

    Premier long métrage de la longue série de films d'animation dédiés au détective miniature, Détective Conan : Le Gratte-Ciel Infernal ravira les fans du manga de Gosho Aoyama comme ceux de la série télévisée, en réservant suffisamment d'action et d'humour pour nous replonger dans l'ambiance si sympathique de la saga, et ce malgré une enquête un peu moins complexe que celles auxquelles l'auteur nous a habitués.

    Détective Conan : critiques des films 1 à 5

    Après de plus résolu une affaire de plus en se servant habilement du détective Kogoro Môri, Conan Edogawa se voit invité à une importante réception par l'un des admirateurs de Shinichi Kudô, un certain Teiji Moriya. Grand architecte, ce dernier semble regretter l'absence du détective lycéen. Un peu plus tard, l'attention de Conan est cependant détournée par une série d'explosions affectant différents bâtiments de Tokyo, et qui semble être le fait d'un poseur de bombes professionnel. Une fois encore, il va devoir prêter main forte à l'inspecteur Megure et au détective Môri dans la résolution d'une bien étrange affaire…

    Détective Conan : Le Gratte-Ciel Infernal, réalisé en 1997 par Kenji Kodama, est le premier de la très longue série de films d'animation dédiés au détective miniature. Nul doute que les fans de Conan trouveront leur compte dans ce long métrage d'aventures rondement menées et plus que sympathiques, qui s'inscrit dans la droite lignée de l'œuvre de Gosho Aoyama.

    Pour ceux qui suivent assidûment les péripéties sans fin de Conan / Shinichi depuis des années, Détective Conan : Le Gratte-Ciel Infernal constitue l'occasion idéale de retrouver l'ambiance à la fois stimulante et décontractée qui a fait la notoriété du manga, dans le cadre d'un long métrage de bonne tenue visuelle, tant du point de vue de l'animation que des décors ou des personnages. Non seulement le character design de Masaaki Sudoh se montre étonnamment fidèle au trait tout à fait particulier de l'auteur, mais les personnages n'ont rien perdu de leur caractère et de leur humour, à commencer par le petit détective téméraire. Kogoro l'endormi, l'inspecteur Megure (Maigret dans le manga), la naïve Ran, les "Detective Boys", et même Sonoko, qui fait une petite apparition, tous ou presque sont au rendez-vous ; seul Heiji Hattori manque à l'appel.

    Détective Conan : critiques des films 1 à 5

    Les admirateurs de Shinichi devront en revanche se contenter de peu puisque le personnage n'apparaît que très rarement sous son apparence de lycéen. On s'émerveille tout de même devant le petit jeu subtil auquel se livrent les comédiens qui prêtent leur voix aux deux visages du héros : Minami Takayama (Conan) et Kappei Yamaguchi (Shinichi) se renvoient régulièrement la balle dès lors que le garçon utilise son fameux nœud papillon modulateur de voix, afin de tromper les ennemis comme les proches – Ran, par exemple, qui se languit de son bien-aimé sans comprendre qu'elle le côtoie chaque jour.

    L'intrigue de Détective Conan : Le Gratte-Ciel Infernal suit approximativement le schéma de la plupart des affaires du détective miniature, même si elle privilégie l'action à l'aspect purement cérébral de la saga, contraintes commerciales obligent. Le résultat de ce parti-pris est que l'on devine un peu plus vite que d'ordinaire l'identité du coupable. Cela n'empêche pas l'enquête d'être assortie de quelques rebondissements amusants, ni le final de laisser planer un certain suspense. Evidemment, il ne faudra pas s'attendre à ce que Ran découvre l'identité de Conan dans ce long métrage.

    Détective Conan : critiques des films 1 à 5

    Il réserve malgré tout un très touchant face à face entre Shinichi et Ran vers la fin, lorsque les deux adolescents se retrouvent coincés à l'intérieur du building ciblé par le malfrat, séparés par une porte qui empêche la jeune fille de voir qu'elle s'adresse en fait à Conan. Cette jolie scène s'impose d'ailleurs comme le meilleur moment de Détective Conan : Le Gratte-Ciel Infernal, comme si tout le long métrage était fait pour nous y amener.

    Et c'est là que l'on réalise que le scénario n'est pas si mal mené que ça jusque là, à la fois suffisamment dense pour que l'on ne s'ennuie pas une minute, et égrenant ce qu'il faut de petites pauses détente (les pitreries de Môri, les inventions délirantes du professeur Agasa) pour permettre à l'intrigue de respirer et l'émotion de poindre dans les derniers instants. Sans être mémorable, ce premier long métrage reste au final une bonne surprise qui donne envie de se replonger dans les mangas comme dans la série, et surtout de découvrir les autres aventures cinématographiques inédites de ce cher Conan Edogawa.

    Article publié sur DVDRama.com le 30 septembre 2007

    Détective Conan : La 14ème Cible : critique film 2

    Après nous avoir offert un premier film très agréable mais trop léger côté scénario, Kanetsugu Kodama et son équipe se montrent nettement plus inspirés sur Détective Conan : La 14ème Cible, qui se situe plusieurs crans au-dessus à presque tous les niveaux. S'appuyant sur un scénario bien construit et riche en rebondissements, le film séduit par l'attention apportée aux personnages en général et à Ran et Kogoro en particulier, et s'achève tout naturellement sur un climax percutant et très touchant. Une réussite.

    Détective Conan : critiques des films 1 à 5

    Un an après Détective Conan : Le Gratte-Ciel Infernal, sorti en 1997 au Japon, les fans de Conan Edogawa découvraient un deuxième long métrage d'animation inspiré du manga à succès de Gosho Aoyama : Détective Conan : La 14ème Cible. On se souvient que le principal défaut du premier film – très sympathique au demeurant – résidait dans la simplicité excessive de son scénario eu égard au caractère habituellement corsé des enquêtes du petit détective. C'est donc avec un plaisir non dissimulé que l'on peut affirmer que les trois scénaristes de ce deuxième film – parmi lesquels on retrouve le réalisateur Kanetsugu Kodama – ont su largement surpasser le travail effectué par le seul Kazunari Furuuchi sur le premier, et offrir à Conan une aventure cinématographique véritablement digne de ce nom.

    Ce n'est pas du côté de l'animation proprement dite qu'il faut chercher les qualités indéniables de ce Détective Conan : La 14ème Cible. Toujours supérieure à celle de la série télévisée, elle n'est pas non plus transcendante et l'on distingue ça et là quelques plans un peu trop statiques pour une production destinée au grand écran. Le character design très charmant de Masaaki Sudoh et la mise en scène réussie de Kanetsugu Kodama, particulièrement dynamique dans les scènes d'action, permettent heureusement de passer outre ces petits défauts.

    Détective Conan : critiques des films 1 à 5

    Mais c'est surtout le scénario de ce deuxième long métrage qui retient l'attention. Non pas qu'il soit extraordinairement complexe, mais il l'est suffisamment en tout cas pour nous mener par le bout du nez durant une bonne partie du film, contrairement à celui de Détective Conan : Le Gratte-Ciel Infernal, qui abattait ses cartes bien trop rapidement pour ne pas vraiment rebondir ensuite. Mieux, les scénaristes ont su creuser de manière habile certains personnages principaux – Ran en l'occurrence, mais aussi son père Kogoro Môri qui échappe, une fois n'est pas coutume, à son traditionnel rôle de bouffon de service – tout en préservant les motifs récurrents de la saga Conan.

    Après une première partie passée à anticiper avec plus ou moins de bonheur les méfaits d'un criminel versé dans les cartes à jouer, nos amis Conan, Ran, Kogoro, le lieutenant Shiratori et l'inspecteur Maigret (dont le nom récupère au passage la même orthographe que dans le manga) se retrouvent enfermés avec plusieurs suspects dans le futur théâtre d'une véritable hécatombe.On reconnaît là l'esprit ludique de l'œuvre d'Aoyama, esprit qui était justement complètement absent du premier film. Égrenés tout au long du long métrage, les indices dont Conan se servira pour résoudre l'affaire avec les méthodes qu'on lui connaît ne sont pas forcément évidents à décrypter, ce qui est exactement ce que l'on attend d'une aventure de Détective Conan.

    Mais au-delà de la ruse avec laquelle les éléments s'imbriquent intelligemment les uns dans les autres, l'aspect le plus enthousiasmant de Détective Conan : La 14ème Cible concerne la manière dont l'enquête en cours se double d'une dimension sentimentale esquissée avec soin, et presque exclusivement centrée sur Ran.

    Détective Conan : critiques des films 1 à 5

    Le film débute d'ailleurs par une scène issue du cauchemar qui la hante depuis quelque temps, et qui voit sa mère Eri se faire abattre froidement sous ses yeux. Et même si celle-ci réapparaît bien vivante un peu plus tard lorsque sa fille l'appelle au téléphone, ce bref mais sombre moment suffit à donner le ton du film, plus grave qu'à l'accoutumée. Évidemment, on ne perd jamais de vue que Détective Conan contient une bonne part de comédie – et les gags font mouche – mais les doutes que Ran se met à nourrir à l'égard de son père, qu'elle soupçonne d'avoir commis acte terrible envers sa mère dans le passé, servent de fil conducteur à l'aventure de très belle façon.

    Et comme il faut que Shinichi Kudô intervienne à un moment ou à un autre pour faire avancer, même discrètement, la romance unique en son genre qu'ils entretiennent tous les deux depuis le début de la saga, il est particulièrement agréable de constater que là encore, le lien se fait tout naturellement avec les préoccupations de Ran mentionnées plus haut comme avec l'enquête elle-même. Cette cohérence parfaite explique que le climax soit beaucoup plus fort et plus émouvant que celui de Détective Conan : Le Gratte-Ciel Infernal, où la scène la plus réussie était à prendre isolément, et aurait tout aussi bien marché à l'intérieur d'un épisode de la série.

    Détective Conan : La 14ème Cible parvient donc à s'affirmer comme du pur Gosho Aoyama, avec le petit truc en plus qui justifie la mise en chantier d'un long métrage d'animation. Un film à conseiller fortement à tous les fondus de Conan, il va sans dire.

    Article publié sur Filmsactu.com le 21 novembre 2007

    Détective Conan : Le Magicien de Fin de Siècle : critique film 3

    Détective Conan : Le Magicien de Fin de Siècle se laisse suivre comme une bonne aventure de Conan, mais peut-être pas comme l'un des volets les plus incontournables de la saga comme pouvait l'être le précédent film réalisé par Kenji Kodama. Kaito Kid vient heureusement apporter du peps à cette enquête un peu trop pépère de notre détective favori.

    Détective Conan : critiques des films 1 à 5

    Troisième long métrage des aventures du petit détective en culottes courtes, Détective Conan : Le Magicien de Fin de Siècle introduit pour la première fois au cinéma le personnage énigmatique de Kaito Kid, alias L'Insaisissable Kid. Comme toujours, il ne faudra pas compter sur une apparition prolongée de l'énergumène à l'écran (voir pour cela l'OAV 4 de Détective Conan, par exemple), mais sa présence charmeuse ajoute un petit grain de folie non négligeable à l'affaire.

    Personnage cher à Gosho Aoyama, Kaito Kid précède Shinichi Kudo dans l'historique de ses créations, et lui ressemble au point que l'ambiguïté plane longtemps dans le manga quant à la véritable identité de cet Arsène Lupin japonais. Les similarités évidentes entre Kaito et Shinichi sont encore renforcées dans l'anime à travers le doublage, puisqu'ils sont tous deux interprétés par le même comédien, Kappei Yamaguchi. Cette fantaisie donne lieu dans le film à une scène amusante dont la naïve Ran est bien entendu le centre – mais ne gâchons pas le plaisir.

    Le héros de Détective Conan : Le Magicien de Fin de Siècle reste bien entendu l'indétrônable Conan, qui n'est autre que la version "rétrécie" de Shinichi pour ceux qui n'auraient pas suivi. Avec sa chance incomparable, Conan se retrouve ainsi une fois de plus au cœur d'un cas ardu qui ne tarde pas à dégénérer en affaire de meurtre. Kaito Kid le nargue ouvertement en annonçant à la police qu'il va dérober l'"œuf du souvenir", un inestimable trésor russe datant du début du siècle dernier qui appartient à Shirô Suzuki, le père de Sonoko.

    Détective Conan : critiques des films 1 à 5

    Or il se trouve que plusieurs personnes sont intéressées par l'objet : Natsumi Kôsaka, dont l'arrière-grand-père semble avoir un rapport avec sa création, le diplomate russe Sergej Ovchinikov, le marchand d'art Shôichi Inui, la chercheuse chinoise Seiran Hoshi et le reporter-photographe Ryû Sagawa.

    Détective Conan : Le Magicien de Fin de Siècle entraîne la fine équipe composée de Conan, Ran et Kogoro Mouri, le professeur Agasa et les "Detective Boys" à l'intérieur d'un ancien château abritant la clé du mystère de l'œuf. Un mystère suffisamment alléchant pour déclencher une véritable hécatombe parmi les membres de l'expédition...

    Plus chiadé d'un point de vue scénaristique que Détective Conan : Le Gratte-Ciel Infernal, ce troisième long métrage n'atteint cependant pas le niveau du deuxième, Détective Conan : La 14ème Cible, qui parvenait à marier une affaire complexe à une exploration émouvante de la relation de Ran et Shinichi. Rien de tout cela ici, malgré une timide tentative dont on sent qu'elle s'inscrit seulement sur le cahier des charges de tout film de Détective Conan. Kogoro et Ran se retrouvent ici mis bien trop en retrait pour que l'on puisse espérer voir l'intrigue de fond avancer un tant soit peu.

    Détective Conan : critiques des films 1 à 5

    Détective Conan : Le Magicien de Fin de Siècle se contente par conséquent de dérouler son enquête avec le savoir-faire qui caractérise la franchise, sans aller plus loin. Pas même dans les meurtres d'ailleurs, étonnamment édulcorés. Si le divertissement s'avère au final très sympathique malgré tout, on regrette de ne pas vibrer davantage.

    On retiendra tout de même les facéties de Kaito Kid, que l'on espère revoir faire un petit saut du côté de chez Conan dans un prochain long métrage.

    Article publié sur Filmsactu.com le 13 mars 2008

    Détective Conan : Mémoire assassinée : critique film 4

    Pour son quatrième rendez-vous cinématographique, intitulé Détective Conan : Mémoire assassinée, Conan nous sert la recette qui fait son succès en salles jusqu'à nos jours : du suspense, du drame et une bonne dose d'humour. Le long métrage n'est pas le meilleur de la série de films inspirés du manga de Gosho Aoyama, mais reste un divertissement de bonne facture, grâce à un scénario bien fichu et à une bonne exploitation de l'acquis que constitue la très attachante galerie de personnages créée par le mangaka.

    Détective Conan : critiques des films 1 à 5

    Sorti en avril 2000 sur les écrans japonais, Détective Conan : Mémoire assassinée est le quatrième film dérivé du célèbre manga créé par Gosho Aoyama. Dans cette aventure inédite, notre petit Conan Edogawa doit résoudre une nouvelle énigme impliquant toute la police ou presque, puisque ce sont plusieurs inspecteurs qui tombent les uns après les autres sous les coups d'un mystérieux assassin. Et comme souvent dans Détective Conan, le(la) criminel(le) n'a pas froid aux yeux, le premier meurtre se déroulant en pleine rue sous les yeux de Conan et de ses petits camarades, les "Detective Boys".

    Cependant, le véritable drame de ce quatrième film survient un peu plus tard, lorsque l'inspecteur Satô elle-même est victime du meurtrier : non seulement celle-ci se retrouve dans un état critique, mais la tragédie met Ran dans un état de choc tel qu'elle en devient amnésique. Conan parviendra-t-il à résoudre l'énigme tout en aidant Ran à retrouver la mémoire ? Quelle question!…

    Détective Conan : critiques des films 1 à 5

    L'association de l'enquête policière et du suspense dramatique est à peu près systématiquement mise en avant dans les longs métrages dédiés à Conan, alors qu'elle est plus occasionnelle – mais non moins efficace – dans le manga et a fortiori dans la série télévisée. Après Détective Conan : La 14ème Cible, c'est la seconde fois que Ran Môri se retrouve au premier plan d'une enquête policière d'un film de Conan, à ceci près qu'elle n'est qu'une victime passive dans Détective Conan : Mémoire assassinée. La perte de mémoire n'est ici que prétexte à remettre sur le tapis sa relation avec Shinichi, mais le résultat est loin d'être aussi probant que dans le deuxième film.

    Ce quatrième long métrage se montre plus convaincant sur le plan de l'enquête elle-même, assez bien ficelée dans l'ensemble avec son lot de suspects vraiment suspects, et un climax sympathique sous forme de course-poursuite aux quatre coins d'un parc d'attractions.

    Si l'on passe outre les interventions un peu lourdes des "Detective Boys", passage (malheureusement) obligé de tous les films de Détective Conan, le film se révèle supérieur au précédent, Détective Conan : Le Magicien de la Fin de Siècle, en termes de scénario comme de traitement des personnages. Mais on se trouve toujours en-deçà de la réussite de Détective Conan : La 14ème Cible, indétrônable à ce stade.

    Article publié sur Filmsactu.com le 16 juillet 2008

    Détective Conan : critiques des films 1 à 5

    Détective Conan : Décompte aux cieux : critique film 4

    Réalisé en 2001 par un Kenji Kodama toujours fidèle au poste, Détective Conan : Décompte aux cieux est le cinquième film dédié au petit détective. Bonne nouvelle, il se situe dans le haut du panier de la production cinématographique dérivée du manga de Gosho Aoyama.

    Tout y est : enquête alambiquée, soupçons internes à l’intérieur même du groupe formé par Conan et ses amis, menace latente avec l’implication des Hommes en Noir dans l’affaire… et surtout action à gogo, concentrée dans une dernière demi-heure haletante digne d’un excellent film catastrophe ! Conan Edogawa n’a de toute évidence pas fini de nous étonner, et c’est très bien comme ça. A quand le sixième film ?

    Détective Conan : critiques des films 1 à 5

    En l’espace de quinze ans, Detective Conan est devenu non seulement une véritable institution au Japon mais aussi incontestablement l’un des mangas les plus populaires au monde. Gosho Aoyama pourrait vivre tranquille de ses rentes, la franchise n’est visiblement pas prête de s’éteindre avec une série animée qui compte 536 épisodes depuis 1996 et une série de films livrés immuablement chaque mois d’avril dans les salles japonaises.

    Il faut comprendre que l’on ne parle pas là de simples petits cadeaux faits aux fans hard core mais bien de longs métrages d’animation à part entière qui, année après année, pèsent de tout leur poids dans le box office nippon. En France, nous découvrons petit à petit ces longs métrages de qualité parfois inégale mais fort sympathiques dans l’ensemble.

    Le cas du dernier en date, treizième sur la longue liste, a de quoi laisser songeur : sorti le 18 avril, Detective Conan: The Raven Chaser totalisait fin mai 35 millions de dollars de recettes, score assez incroyable qui le classe pour l’instant deuxième dans le box office japonais de l’année 2009, derrière Red Cliff II ! On ne va pas revenir en détail sur ce qui provoque, explique, justifie en général cet engouement inépuisable pour le détective miniature imaginé par Aoyama. Le cinquième film, Détective Conan : Décompte aux cieux, qui nous est proposé comme les quatre précédents en direct-to-video, livre de son côté quelques pistes quant aux raisons qui peuvent pousser les spectateurs japonais à se déplacer en salle pour voir Conan Edogawa résoudre de nouvelles énigmes.

    Détective Conan : critiques des films 1 à 5

    Depuis Détective Conan : Le Gratte-Ciel infernal en 1997, la formule cinéma de Détective Conan s’est affinée tout en gardant quelques constantes. Les enquêtes de Conan alias Shinichi Kudo ne sont que rarement vouées à être spectaculaires dans le manga, l’accent étant mis sur la singularité des meurtres, la collecte d’indices, le raisonnement imparable du détective et l’aveu du coupable, le tout assaisonné d’un humour ravageur et très second degré qui tient autant aux personnages qu’aux situations.

    Au cinéma, il faut retrouver tout cela mais aussi de l’action, de la surenchère, de l’émotion. Sur ces plans, les différents films s’en sortent plus ou moins bien. Jusque là, c’est Détective Conan : La 14ème Cible, le deuxième film, qui parvient le mieux à marier l’ambiance ludique du manga avec les exigences induites par le format long métrage. Bonne nouvelle, Détective Conan : Décompte aux cieux arrive juste derrière, évinçant l’honnête Détective Conan : Mémoire assassinée, grâce à une enquête impliquant un maximum de personnages clés de l’univers Conan, qui plus est sur fond de manigances des fameux « Hommes en Noir ».

    Tout d’abord, qui sont ces Hommes en Noir que Gosho Aoyama a affublé de surnoms impayables tels que Gin, Vodka, Vermouth, Kir, Sherry et j’en passe ? Tout simplement les pires ennemis de Shinichi Kudo depuis qu’ils lui ont fait boire le fameux poison responsable de sa métamorphose en gamin de sept ans (voir le premier épisode de la série). Baladant leur ombre menaçante tout au long du manga, ils se voient de temps à autres consacrer des chapitres entiers, qui permettent à Conan de faire plus étroitement équipe avec Ai Haibara, l’une des rares personnes à connaître son secret puisqu’elle a elle aussi été victime de « rapetissage ».

    Détective Conan : critiques des films 1 à 5

    Détective Conan : Décompte aux cieux place justement Ai dans une position délicate, puisque le professeur Agasa et Conan lui-même la soupçonnent d’avoir retourné sa veste (elle travaillait auparavant pour le compte de l’Organisation, jusqu’à ce que sa sœur se fasse assassiner) et de communiquer secrètement avec Gin et ses complices.

    Dans le même temps, les Hommes en Noir semblent tirer les ficelles d’une série de meurtres sur laquelle enquête la police ainsi que Conan, le professeur Agasa et les « Detective Boys » (les « vrais » enfants avec lesquels Conan a fini par se lier d’amitié en traînant des pieds). Pour compléter le tableau, Kogoro l’endormi et sa fille Ran Mouri – toujours amoureuse de Shinichi et réciproquement – sont aussi de la partie.

    Détective Conan : Décompte aux cieux joue habilement sur les allusions à plusieurs sous-intrigues du manga et a fortiori de la série tout en les imbriquant dans la résolution d’une énigme bien pensée, un équilibre qui fait indéniablement sa force dans la première partie. Mais c’est en réalité par la suite qu’il révèle ses cartes maîtresses, lorsque l’affaire atteint son point culminant dans le décor de la salle comble de l’une des twin towers de Tokiwa où le dernier meurtre a lieu.

    Détective Conan : critiques des films 1 à 5

    D’un seul coup, alors qu’on en est encore à s’interroger sur les motivations de l’assassin, Détective Conan : Décompte aux cieux bascule dans le film catastrophe pur jus. Les événements se précipitent à partir de l’explosion d’une première série de bombes vers le sommet de la tour, quelques étages au dessus de la salle où sont réunis tous les protagonistes : coincés dans les hauteurs, nos amis et leurs compagnons d’infortune doivent trouver le moyen de s’en sortir à mesure que les échappatoires (ascenseur, pont entre les deux tours…) s’esquivent un à un.

    Et force est de constater que le film gère avec une étonnante maîtrise ce type de situation érigé au statut de genre à part entière au cinéma mais rarement exploitée en animation. La lutte pour la survie de nos héros trouve son point culminant dans un climax à la fois délirant, ingénieux et haletant, qui justifie à lui seul de voir le film.

    Mieux que jamais, Kenji Kodama, réalisateur attitré de Détective Conan – il a dirigé la série et la plupart des films –, parvient à faire ressortir les enjeux personnels des personnages dans le feu de l’action, non sans avoir veillé auparavant à servir au fan du petit détective ses gimmicks attendus. Les films suivants feront-ils mieux ?

    Caroline Leroy

    Article publié sur Filmsactu.com le 8 avril 2009


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