• InuYasha : un incontournable de l'animation japonaise

    Issue de l'imagination fertile de la légendaire Rumiko Takahashi, InuYasha est une formidable série d'aventures dans la lignée des plus grandes sagas de l'animation japonaise des années 80-90. Vous trouverez ci-dessous les critiques des saisons 1 et 2.

    Intégrant tous les genres avec le même brio, de l'action à la comédie en passant par la romance et le fantastique, InuYasha fait partie de ces rares œuvres estampillées "shônen" ayant démontré leur capacité à séduire naturellement un public mixte. Une qualité qui s'explique aussi et surtout par un univers et un ton uniques, et par l'incroyable pouvoir de séduction de son personnage principal, l'incontournable InuYasha. Il aura fallu attendre l'année 2008 pour que la série connaisse enfin une sortie française, à travers un coffret DVD regroupant les treize premiers épisodes. Il était temps !

    InuYasha : un incontournable de l'animation japonaise

    Alors qu'elle va fêter ses quinze ans, Kagome Higurashi, une jeune lycéenne, se fait enlever par un monstre surgi du puits qui se trouve à l'intérieur du temple de son grand-père. Elle se retrouve alors projetée dans le Japon féodal où règnent le chaos et la violence, mais aussi la magie et les monstres. C'est là que Kagome va faire la rencontre de Inuyasha, une créature mi-homme, mi-démon au sombre passé. Ensemble, ils vont partir à la recherche des fragments de la perle des quatre âmes dispersés dans toute la région, qui posséderaient la faculté de rendre presque invincibles les démons qui s'en empareront. Mais Inuyasha est-il un compagnon fiable ?

    Sérialisé pour la première fois en 1996 dans le magazine Weekly Shônen Sunday, InuYasha, toujours en cours de parution, est le titre le plus populaire issu de l'imagination de Rumiko Takahashi. Suite à la faillite du studio Kitty Animation, jusqu'alors responsable des adaptations animées de ses œuvres, l'auteure se tourne à la fin des années 90 vers le studio Sunrise (la saga Gundam, Cowboy Bebop) lorsqu'il s'agit de porter son manga sur le petit écran.

    InuYasha : un incontournable de l'animation japonaise

    La série animée InuYasha est réalisée par Masashi Ikeda (Gundam Wing) jusqu'à l'épisode 44, puis par Yasunao Aoki (Yakitate!! Japan), tandis que sa diffusion, assurée par Animax, Nippon TV et Yomiuri TV à partir d'octobre 2000, rencontre aussitôt un immense succès. Une notoriété instantanée qui explique l'empressement rare de vedettes de la chanson telles que Hitomi, BoA ou encore la superstar Ayumi Hamasaki à assurer ses génériques de début et de fin. La série est finalement interrompue en septembre 2004 à l'issue de sept saisons et 167 épisodes, auxquels il faut ajouter quatre long métrages sortis entre 2001 et 2004. L'engouement s'étend rapidement à travers le monde, et notamment aux États-Unis, où InuYasha fait le bonheur des spectateurs de la chaîne Adult Swim entre 2002 et 2006.

    Le cas français fait cependant mystérieusement figure d'exception. A l'inverse de séries cultes telles que Maison Ikkoku (Juliette, je t'aime) et Ranma ½, InuYasha est resté injustement ignoré par nos diffuseurs jusqu'à présent, au point qu'il aura fallu attendre l'année 2008 pour qu'un doublage français soit mis en chantier. La série transpose pourtant fidèlement le manga édité par Kana depuis 2002, manga qui représente rien moins que le fin du fin du travail de la géniale mangaka, son œuvre la plus passionnante et la plus riche à ce jour.

    InuYasha : un incontournable de l'animation japonaise

    On le sait, Rumiko Takahashi est surnommée la "Princesse du Manga" en raison d'un succès colossal jamais démenti depuis ses débuts – plus de 100 millions d'exemplaires de ses mangas vendus au Japon! – qui a fait d'elle l'une des personnalités artistiques japonaises les plus influentes et accessoirement l'une des plus grandes fortunes de son pays. Un style graphique unique, un humour ravageur, un regard à la fois tendre et acerbe sur ses semblables et des talents de conteuse hors pair, elle possède tout cela et bien plus encore. Des titres tels que Lamu, Maison Ikkoku, Ranma ½, ont forgé la culture d'un nombre incalculable de jeunes mangaphiles dans les années 1980-90 et continuent depuis d'occuper une place bien particulière dans leur cœur.

    Pourtant, quand la prolifique mangaka décide de s'atteler à InuYasha, elle a conscience de s'aventurer vers une nouvelle direction voire en terrain inconnu. Alors qu'elle excelle mieux que quiconque dans le genre "tranches de vie" - ce qui, dans le cas de Ranma ½, conduit à une succession d'épisodes tous plus déjantés et désopilants les uns que les autres - , elle éprouve cette fois l'envie de raconter une longue histoire, plantée dans un décor et un contexte mûrement réfléchis. Si elle n'oublie jamais de saupoudrer InuYasha de ces touches d'humour dont elle a le secret, le constat qui s'impose est celui d'une œuvre sombre, bien plus torturée que les précédentes. On pense bien sûr à Mermaid Forest, pour la combinaison du folklore local et des mythologies universelles utilisée à des fins horrifiques.

    InuYasha : un incontournable de l'animation japonaise

    Mais Takahashi va encore plus loin en faisant d'InuYasha un détonnant cocktail réunissant à peu près tout ce que l'on peut rêver de trouver dans une série : aventure, action, romance, ésotérisme, horreur, humour, merveilleux, drame... La liste est longue et malgré cela, pas un seul instant le manga ne semble répondre à la moindre formule, si c'est n'est celle, forcément magique, du génie de son auteure.

    L'histoire d'InuYasha nous entraîne dans un conte fantastique aux côtés de Kagome Higurashi, quinze ans, qui vit avec sa mère, son petit frère Sôta et son grand-père dans le temple familial. La vie de cette collégienne ordinaire bascule le jour où un monstre surgit brusquement du puits situé au fond de son jardin pour l'enlever et l'emmener... dans le Japon féodal. Là, elle découvre avec stupéfaction une étrange créature empalée sur un arbre, le cœur percé d'une flèche. Il s'agit d'InuYasha, un Hanyo (demi-démon) craint par les villageois comme le plus redoutable des monstres, et qu'un sort puissant a scellé dans cette forêt cinquante ans auparavant. N'écoutant que son instinct et ignorant les prières de la chef du village Kaede, Kagome va prendre le risque de libérer la créature, en espérant qu'elle les sauvera du démon qui revient à la charge.

    InuYasha : un incontournable de l'animation japonaise

    Mais elle déchante assez rapidement en s'apercevant qu'InuYasha n'est intéressé, tout comme ce dernier, que par la fameuse Shikon no Tama (perle des quatre âmes en VF) qu'elle gardait cachée dans son corps à son insu, et qui procure le pouvoir absolu à qui la possède. Elle va pourtant devoir se résoudre à faire équipe avec ce mauvais garçon pour retrouver les fragments de la perle, qui a été pulvérisée en mille morceaux à la suite d'un malencontreux accident. Car il se pourrait bien que l'innocente Kagome soit en réalité la réincarnation de Kikyo, la miko (prêtresse) gardienne de la perle, qui jeta un sort à InuYasha des années auparavant. Quant à InuYasha, Kagome commence au fil du temps à le soupçonner de n'être peut-être pas aussi mauvais qu'il veut le faire croire, en fin de compte...

    On pourra reprocher à la série InuYasha d'édulcorer quelque peu certains chapitres du manga. Le phénomène est flagrant à propos de l'épisode 11 de ce premier coffret, Le Masque de maudit ressuscité dans le présent, transposition un peu fade du chapitre 5 du volume 3, Le Masque de Chair, dont le programme résolument gore incluait décapitations atroces et autres visions organiques dérangeantes. Il faudra heureusement attendre longtemps pour retrouver ce type de désagrément, soit le diptyque des épisodes 57-58 correspondant au volume 9, déplacé de trente bons épisodes par rapport à la chronologie du manga en raison d'une mention explicite de cannibalisme... mention dont on ne verra finalement pas la couleur à l'écran. Mais ce ne sont là que les inévitables concessions induites par une diffusion télévisée, concessions dont InuYasha ne pâtit finalement que ponctuellement.

    Sans totalement égaler le matériau d'origine, la série se montre très largement à la hauteur des attentes, transposant à merveille son univers foisonnant, sa fantaisie, son énergie comme sa profonde mélancolie.

    InuYasha : un incontournable de l'animation japonaise

    L'animation, très fluide, est soutenue par la réalisation dynamique de Masashi Ikeda, une qualité appréciable dans les scènes d'action notamment, qui brillent par leur formidable punch. Sensation encore renforcée par la composition réussie de Kaoru Wada, qui capture avec autant de bonheur ces fréquents éclats que la palette variée des émotions des protagonistes. Le character design de Yoshihito Nishinuma, très proche du trait de Takahashi, a toutefois ceci de particulier qu'il nécessite de faire connaissance avec les personnages pour en apprécier tout le charme. Un défaut à première vue, qui s'évanouit presque aussitôt tant les personnages, justement, se montrent rapidement extraordinairement attachants.

    On s'en doute à l'issue de ces treize premiers épisodes, la route de Kagome et d'InuYasha promet d'être longue et peuplée d'embûches dans le Japon de l'ère Sengoku, pays des merveilles grouillant de démons assoiffés de sang dont les pouvoirs sont décuplés par les fragments de la perle. Empruntant intelligemment aux croyances folkloriques japonaises, InuYasha invente sa mythologie propre, caractérisée par un impressionnant bestiaire fantastique avec ses différentes classes de démons, et par une place prépondérante accordée à la notion d'âme, envisagée de manière complexe et inédite par Rumiko Takahashi – à travers le personnage de Kikyo notamment, que l'on découvrira un peu plus tard.

    InuYasha : un incontournable de l'animation japonaise

    Le périple de nos deux héros est l'occasion de nombreuses rencontres, bonnes ou moins bonnes, riche panel dont ce premier coffret laisse déjà entrevoir quelques intrigants spécimens. Parmi les personnages amenés à devenir récurrents, outre la vieille Kaede, sœur cadette de la défunte Kikyo, nos amis croisent le chemin de Shippô, un jeune démon-renard facétieux et maladroit, ainsi que de Myoga, une vieille puce qui semble avoir un grand respect pour InuYasha tout en ne manquant jamais de se faire la malle dès qu'un danger se profile à l'horizon.

    Mais l'un des moments forts de ces premiers épisodes concerne bien entendu l'entrée en scène du personnage énigmatique de Sesshômaru, à l'épisode 5. Cet élégant démon au regard glacial se déplace perpétuellement flanqué de son fidèle serviteur Jaken, sorte d'hideuse petite créature à face de crapaud qui ne recule devant aucun coup bas. Plus important, Sesshômaru n'est autre que le frère aîné d'InuYasha, ou plutôt le demi-frère puisque, comme il aime gentiment à le répéter, ils ne sont pas nés de la même mère. Rejeté par les humains à cause de son apparence, le Hanyo InuYasha s'avère être tout aussi violemment honni par les "vrais" démons, à commencer par son propre frère qui le traite rien moins que de "bâtard au sang impur".

    InuYasha : un incontournable de l'animation japonaise

    C'est à partir de cette confrontation fraternelle dont émane une cruauté surprenante – InuYasha répliquera à la hauteur de la torture psychologique que lui a concoctée Sesshômaru – que commencent subtilement à se dessiner les enjeux d'InuYasha. Amour, haine, trahison, jalousie, vengeance, désir de mort, de meurtre, les sentiments qui jaillissent de cette épopée faussement légère sont teintés d'une violence tantôt sourde, tantôt explosive. Une palette d'émotions extrêmes que l'humour salvateur de Rumiko Takahashi, relayé par le réalisateur Masashi Ikeda, vient tempérer au bon moment sans en atténuer la force, au contraire.

    La tonalité multi-dimensionnelle de la série pourrait, en soi, être synthétisée à travers le personnage tout en démesure qui lui prête son nom : InuYasha ("Inu" signifiant "chien" et "Yasha", "esprit de la forêt" ou "démon"). InuYasha, que l'on découvre pour la première fois sous les atours d'une créature incontrôlable et dangereuse au moment où Kikyo lui porte le coup fatal, mais devant lequel, cinquante ans plus tard, Kagome s'attendrit au premier regard, au point de ne pouvoir résister à toucher les charmantes oreilles de celui qu'elle perçoit spontanément comme un garçon de son âge. InuYasha, qui ne recherche la perle de Shikon que dans le but de devenir un "vrai démon" à l'image de son frère, alors même que ce dernier lui voue un mépris vertigineux.

    InuYasha : un incontournable de l'animation japonaise

    Personnage fictif plus vrai que nature, InuYasha est un animal sauvage dont les multiples contradictions ne se dévoileront que parcimonieusement au fil des épisodes, au contact de l'humaine qui saura l'apprivoiser. Le terme n'a rien de fortuit, puisque c'est avec l'aide d'un collier magique que Kagome parvient enfin à prendre un ascendant sur la bête déchaînée : l'analogie avec le collier de chien est évidente, et renforcée aussitôt de manière hilarante lorsque, pressée par Kaede, Kagome invente en catastrophe une "formule de subjugation" destinée à empêcher InuYasha de s'emparer de la perle : c'est le fameux "Osuwari!" ("Couché!"), ressort comique inépuisable qui en dit long sur l'humour décalé d'InuYasha comme sur la relation mouvementée qu'entretiennent les deux protagonistes principaux. Une relation faite de méfiance réciproque, d'élans d'affection grandissants et de chamailleries en tout genre qui ne sont d'ailleurs pas sans rappeler les disputes épiques de Ranma et Akane dans Ranma ½.

    Egoïste, bagarreur, colérique, gueulard, arrogant, rancunier et souvent puéril, InuYasha n'est pas a priori le compagnon le plus recommandable. Cependant, ses nombreux défauts s'avéreront au fil du temps être à la mesure de ses immenses qualités, dont on est encore loin de connaître toutes les facettes à l'issue de ces premiers épisodes.

    InuYasha : un incontournable de l'animation japonaise

    Rumiko Takahashi aime passionnément son personnage, un constat d'autant plus indéniable lorsque l'on sait qu'elle n'a exprimé qu'une unique requête à l'époque de la production de la série : qu'InuYasha soit joué par Kappei Yamaguchi. S'il est un privilège dont bien peu d'artistes peuvent seulement rêver jouir un jour, c'est bien celui de voir attribué à leur personnage l'interprète qu'il lui ont imaginé en le dessinant. Irrésistible sous la plume de la mangaka, InuYasha prend vie de manière miraculeuse grâce au talent exceptionnel de Yamaguchi, qui fait de lui ni plus ni moins que l'une des icônes les plus adorables de la japanimation. Il ne "double" pas InuYasha, il l'incarne. Une prestation brillante, plus intense, drôle et émouvante à mesure que les épisodes s'enchaînent, et qui valait logiquement à ce familier de l'univers de Takahashi (il débutait plus ou moins avec le rôle de Ranma Saotome à la fin des années 80) un prix d'interprétation au Tokyo Anime Fair 2003.

    Quant à Kagome, elle a la chance d'être jouée par Satsuki Yukino, excellente seiyuu dont l'humour fait ici des étincelles, tout comme dans la vivifiante série Full Metal Panic! des studios Gonzo. Elle capte avec finesse la personnalité lunaire, candide et malicieuse de son personnage, qui à l'instar d'InuYasha et de Sesshômaru, n'est pas prêt d'avoir dévoilé toutes ses cartes à la fin de ce premier coffret. Suite aux prochains épisodes...

    Caroline Leroy

    Article publié sur Filmsactu.com le 20 mai 2008

    InuYasha : un incontournable de l'animation japonaise

    Plus passionnants encore que les premiers, ces épisodes entrent dans le vif du sujet en permettant à l'intrigue de se déployer de toutes parts avec l'arrivée de personnages incontournables.

    Alliés ou ennemis, ceux-ci sont amenés à jouer un rôle déterminant dans le parcours d'InuYasha qui se dévoile davantage à chaque épisode sous leur influence. Et tandis que la psychologie du héros et de ses compagnons gagne en subtilité, les scènes d'action font preuve d'une agressivité et d'une intensité dramatique croissantes, achevant de faire d'InuYasha l'une des séries d'animation les plus réussies de ces dernières années.

    Inuyasha : critique des épisodes 14 à 26

    Avec ce second coffret qui regroupe des épisodes 14 à 26, on entre de plein pied dans le meilleur d'InuYasha. Si les treize premiers épisodes posaient de solides fondations, la dimension dramatique de la série restait encore relativement en retrait, se limitant peu ou prou à la féroce mésentente entre InuYasha et son frère aîné Sesshômaru. L'épisode 14 vient changer la donne du tout au tout avec le retour à la vie de la défunte Kikyo, celle-là même qui avait scellé InuYasha sur l'arbre à l'aide d'une flèche ensorcelée, cinquante ans auparavant.

    L'entrée en scène étrange de l'ancienne prêtresse – une sorcière malfaisante la ressuscite à partir d'un mélange improbable de terre et d'os – fait ressurgir un passé douloureux, et pour elle, et pour InuYasha, leur relation ayant définitivement été ternie par la trahison de ce dernier à l'époque.

    InuYasha : un incontournable de l'animation japonaise

    Tout cela n'est pas non plus sans conséquence sur la vie de Kagome elle aussi, dont le destin est inextricablement lié à celui de Kikyo avec laquelle elle partage une ressemblance troublante. Sans compter qu'à partir de là, elle devra supporter de partager le cœur de son compagnon avec la pire des rivales, une femme qui n'est ni morte ni vivante et qui continue de fait d'exercer son emprise sur InuYasha tout en lui vouant une haine insatiable.

    Un triangle amoureux un peu pervers prend forme dès lors, qui sera traité avec une finesse renouvelée sur la majeure partie de la série, étroitement mêlé aux autres thèmes et genres abordés par Rumiko Takahashi.

    Ces épisodes ne sont pas seulement l'occasion de découvrir Kikyo et ses collecteurs d'âmes, ils permettent aussi de faire la connaissance des deux derniers membres du groupe formé par nos héros : Miroku et Sango. Deux rencontres qui en amènent une troisième, celle de Naraku, qui s'impose insidieusement comme le plus redoutable adversaire d'InuYasha. Comme toujours dans InuYasha, les premiers contacts sont explosifs entre personnages pourtant destinés à s'apprécier par la suite.

    InuYasha : un incontournable de l'animation japonaise

    Le moine Miroku est affligé d'une malédiction qui lui confère un bien étrange pouvoir, celui d'aspirer n'importe qui et n'importe quoi à l'intérieur de sa main droite dès l'instant où il la met à découvert. Or il ne met pas deux minutes avant de s'en servir contre InuYasha, non sans avoir au préalable tenté de kidnapper Kagome. Quant à Sango, tueuse de démons de son état, elle ne se montre pas plus coopérative au premier abord, même si elle a quelques circonstances atténuantes comme on le constate rapidement. L'intrigue de la série se complexifie évidemment avec l'arrivée de ces deux protagonistes essentiels, ainsi qu'avec le grand retour de Sesshômaru, plus hautain et sadique que jamais.

    La série mène avec énormément d'habilité toutes ces relations difficiles entre les protagonistes, sans négliger le moins du monde l'action ni se départir d'un humour impeccablement dosé. Au centre de tout, le personnage d'InuYasha continue à gagner en profondeur à mesure que les épreuves sérieuses s'accumulent, aidé en cela par l'interprétation toujours aussi extraordinaire de Kappei Yamaguchi. Et ce n'est que le début…

    Article publié sur Filmsactu.com le 31 octobre 2008

    InuYasha : un incontournable de l'animation japonaise

    Inuyasha : critique des épisodes 27 à 39

    InuYasha continue sa progression tambour battant, développant une intrigue plus alambiquée à mesure que les adversaires de nos héros se dévoilent, voire surgissent au détour d'un épisode avec la ferme intention de durer. C'est le cas de Koga, nouvel entrant dans l'univers de l’œuvre de Rumiko Takahashi, tandis que Naraku étend son emprise toujours plus impalpable sur l'ensemble de la série.

    Toujours au centre de l'intrigue, InuYasha entame une nouvelle étape dans son parcours initiatique éprouvant, en découvrant au détour d'un combat l'effroyable usage qu'il peut faire de son épée Tessaiga. Sesshômaru révèle quant à lui une facette inattendue de sa personnalité, prouvant s'il en était besoin à quel point InuYasha laisse ses personnages s'épanouir tout en nuances sans jamais trahir leur personnalité. Une série d'aventures fantastique décidément incontournable, dont la suite s'annonce encore plus sombre et enthousiasmante.

    InuYasha et ses compagnons sont toujours à la recherche de l'insaisissable Naraku, responsable des drames qui entravent l'existence de chacun d'eux. Même Kagome, pourtant échappée d'une autre époque, se trouve être affectée indirectement par les actes de ce sinistre individu.

    InuYasha : un incontournable de l'animation japonaise

    A début de la saison 2 d'InuYasha, qui commence à l'épisode 28 – le deuxième de ce coffret –, Sango s'est ralliée à nos amis pour de bon, bien décidée à venger son père et ses amis décimés par la créature maléfique à travers le bras de son jeune frère Kohaku. Alors que le personnage de Naraku se faisait jusqu'à présent relativement discret, planant comme une ombre sur les tragédies qui émaillaient les épisodes de la saison 1, sa présence se fait à présent plus oppressante, et le ton de la série plus sombre.

    Chaque personnage, à l'exception peut-être du petit Shippô, est peu à peu poussé dans ses derniers retranchements. Miroku doit affronter à contrecœur un ersatz de son ancien maître auquel il est venu demander de l'aide après avoir constaté l'évolution préoccupante du trou de sa main droite.

    Il n'est pas le seul à faire face à un cuisant dilemme : Sango doit de son côté subir le premier acte d'un chantage dont Naraku ne va cesser de se repaître par la suite, et qui consiste à l'opposer à son frère dont la volonté semble avoir été définitivement annihilée. Le démon Naraku qui, à l'instar de Kikyo, n'est ni vivant ni mort, pousse le vice jusqu'à la contraindre à voler à InuYasha son épée Tessaiga. Sango reste-t-elle une alliée fiable dans ces conditions ?

    InuYasha : un incontournable de l'animation japonaise

    Cette saison 2 d'InuYasha est aussi et surtout l'occasion d'entrer dans une nouvelle étape du parcours initiatique du chien fou InuYasha, phase déterminante qui met en jeu sa relation avec Tessaiga et par extension avec Sesshômaru. Rappelons que Tessaiga est une épée forgée à partir d'un croc ayant appartenu au défunt père des deux frères ennemis. Convoitée depuis toujours par Sesshômaru qui considère qu'elle lui revient de droit parce qu'il est un vrai démon, elle échoit à son grand dam au Hanyô (mi-homme/mi-démon) InuYasha, et ce dès le début de la série. L'épée est en effet ainsi faite que seul un individu doté de sang humain peut s'en emparer.

    C'est précisément en affrontant Sesshômaru qu'InuYasha entrevoit un peu par hasard le formidable potentiel de Tessaiga. Acquérant pour la première fois la maîtrise d'une attaque liée à son épée, le Kaze no Kizu (traduit ici par "la blessure du vent" et dans le manga par "la cicatrice du vent"), InuYasha se trouve emporté sur le chemin qui va le conduire à révéler pleinement sa nature, à savoir la dualité qui l'habite et qui se trouvait jusque là quelque peu bridée.

    De son côté, Sesshômaru n'est cependant pas dépouillé de tout héritage, son père lui ayant légué à lui aussi une épée, qui porte le nom de Tensaiga. Mais à la différence de Tessaiga, épée Yang par excellence dont la principale vocation est de détruire, Tensaiga est une épée "pacifique", une épée Yin destinée à soulager les êtres, voire capable de les ramener à la vie. Des propriétés bien peu viriles aux yeux du glacial Sesshômaru qui refuse obstinément de s'en servir. Il est toutefois amené bien malgré lui à réviser son attitude sur le sujet au cours de ces épisodes, une décision qui l'amènera peu à peu à une évolution surprenante et particulièrement intéressante.

    InuYasha : un incontournable de l'animation japonaise

    Enfin, les derniers épisodes du coffret introduisent un autre personnage secondaire essentiel de la saga InuYasha : Koga, un démon-loup au caractère emporté (un de plus !) qui jette son dévolu sur Kagome au point de la kidnapper. Comme on s'en doute, les premiers contacts entre Koga et InuYasha sont loin d'être cordiaux, le premier prenant qui plus est un malin plaisir à insulter copieusement notre héros en le traitant de sale clébard.

    L'épisode 39 marque le come-back de Naraku, par le biais du piège tendu par l'une de ses émissaires, la redoutable Kagura, dont nous aurons tout le loisir de découvrir la personnalité singulière dans le prochain coffret.

    Article publié sur Filmsactu.com le 3 février 2009

    Inuyasha : critique des épisodes 40 à 52

    Ce quatrième coffret DVD d'InuYasha nous achemine vers la fin de la deuxième saison à travers l'étape la plus décisive de la quête identitaire du chien-démon. Aussi riches en rebondissements que les précédents – et sur ce point, on peut faire confiance à Rumiko Takahashi dont la série reprend très fidèlement l'œuvre –, ces épisodes sont aussi plus forts et plus dramatiques, presque tragiques par instants. Sans doute parce que le démon qui sommeillait jusqu'à présent à l'intérieur de l'adorable InuYasha a décidé de dévorer son âme une fois pour toutes. Parviendra-t-il à ses fins ? C'est ce que nous révèleront les premiers épisodes du cinquième coffret.

    InuYasha : un incontournable de l'animation japonaise

    Nous avions abandonné InuYasha et Koga en bien fâcheuse posture face à la dernière née des étranges manipulations organiques de Naraku, la redoutable Kagura. Le quatrième coffret d'InuYasha débute en plein milieu de la saison 2 avec l'épisode 40, qui s'avère par un heureux hasard marquer le tournant le plus significatif et passionnant de la série.

    Moins puissant qu'un démon à part entière mais plus fort et résistant qu'un humain, notre Hanyo favori s'en était jusqu'à présent toujours bien sorti en dépit des embûches multiples placées sur son chemin par sa créatrice, la machiavélique et géniale Rumiko Takahashi. Une chose est sûre, il était indubitablement sur la bonne voie grâce à la patience, à l'affection et à l'humour (souvent involontaire) de Kagome, ainsi qu'au soutien non négligeable du reste du groupe composé de Miroku, Shippo, Sango et sa fidèle Kirara. Pour la première fois, cependant, le parcours ascendant d'InuYasha subit un sérieux coup d'arrêt.

    InuYasha : un incontournable de l'animation japonaise

    Kagura, dont la désinvolture apparente dissimule en réalité une technique aussi vicieuse que meurtrière, ne fait qu'une bouchée d'un Koga pourtant armé de plusieurs fragments de la perle de Shikon et mû de surcroît par le désir féroce de venger ses frères loups. Avant de se retrouver à terre, il a tout de même le temps de casser le bras d'InuYasha, un détail a priori anodin mais qui apparaît comme le prélude à la suite catastrophique des événements à venir.

    Lorsque Naraku se ramène deux épisodes plus tard avec une autre de ses « enfants », la mutique Kanna, InuYasha est dépassé par les événements et se montre incapable de réagir de manière sensée : le résultat est la cruelle défaite du camp de nos héros, et ce même si, soucieux que la série se prolonge encore de quelques dizaines d'épisodes, Naraku résiste finalement à la tentation d'achever InuYasha et se retire provisoirement du combat flanqué de sa petite famille.

    A partir de là, les choses ne s'arrangent pas pour InuYasha qui découvre peu après la portée véritable de son ambivalence de Hanyo à l'occasion d'un combat contre un démon prétentieux du nom de Goshinki.

    InuYasha : un incontournable de l'animation japonaise

    Après avoir eu la révélation de son humanité au contact de Kagome, celle de sa nature démoniaque constitue un choc difficilement surmontable pour ce personnage au caractère très entier. La quête d'identité d'InuYasha, thème qui alimente la série depuis ses débuts, prend tout son sens et atteint son paroxysme dans cette série d'épisodes, plus que jamais liée à la maîtrise de son sabre Tessaiga ; sa résolution est loin d'être simple et ne surviendra que plus tard.

    Confronté à sa propre régression et à une vulnérabilité qu'il ne se connaissait pas, le personnage d'InuYasha gagne sensiblement en profondeur. A moins qu'il ne la laisse simplement filtrer au grand jour, tant on sent que tout cela a été soigneusement médité de longue date par l'auteure. La magie de l'interprétation de Kappei Yamaguchi fait le reste, qui insuffle à ces treize épisodes épiques une énergie unique, tout en les émaillant régulièrement de moments vibrants comme ce court monologue qui clôt l'épisode 42 (La Blessure du vent vaincue) sur une note intimiste bouleversante.

    Si le ton d'InuYasha se fait plus tragique qu'à l'accoutumée dans ce quatrième coffret, les touches d'humour directement puisées dans le manga continuent de faire merveille et l'ensemble ne souffre jamais d'aucune lourdeur. Au contraire, nous tenons là les meilleurs épisodes de la série, et ce jusque dans les apparentes digressions que nous réserve le scénario imprévisible imaginé par Rumiko Takahashi (l'épisode 46, qui voit InuYasha et Koga se débattre dans les pièges tendus par les fascinants Jûrômaru et Kagerômaru).

    InuYasha : un incontournable de l'animation japonaise

    De la même façon, les interventions de Sesshômaru, qui nous avait été introduit dès le tout début de la série sous un jour particulièrement cruel, viennent ici et là apporter à l'intrigue cette touche décalée si caractéristique de l'univers de la mangaka. Sesshômaru confirme d'ailleurs au passage la discrète évolution entrevue dans les épisodes du précédent coffret. Il ne renonce pas à s'attaquer à son frère et le prouve à plus d'une reprise, mais ses intentions semblent désormais différentes.

    Kagome doit quant à elle surmonter sa souffrance devant l'indécision d'InuYasha qui ne parvient toujours pas à tirer un trait sur Kikyo : c'est le sujet du très bel épisode 48, intitulé Je veux revenir à l'endroit de notre rencontre.

    Lorsque s'achève l'épisode 52, dernier de ce quatrième coffret, le suspense est à son comble : InuYasha, qui rêvait jadis de devenir un démon, veut-il vraiment voir ce cauchemar s'accomplir ? Rendez-vous dans le cinquième coffret.

    Caroline Leroy

    Article publié sur Filmsactu.com le 10 juin 2009


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