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Amer Béton : critique du film et interview de Michael Arias

Amer Béton : la critique

Adapté du manga éponyme édité de Taiyô Matsumoto, édité au Japon en 1994 chez Shogakukan et en France en 1996 chez Tonkam, Amer Béton a pour particularité de marquer le passage à la réalisation de Michael Arias, producteur et responsable des effets spéciaux sur deux courts d'Animatrix, Seconde Renaissance de Mahiro Maeda et Au-Delà de Kôji Morimoto. Un choix aussi audacieux que judicieux, si l'on en juge par la puissance visuelle et narrative de cette œuvre hors du commun.

Amer Béton : critique du film et interview de Michael Arias

Deux jeunes orphelins, Blanc et Noir, sèment la terreur dans les rues de Treasure Town, quartier particulièrement animé d'une mégalopole qui ressemble à s'y méprendre au Tokyo actuel. Rackettant bandits, yakuzas et fanatiques religieux, les deux gamins, surnommés "les chats" pour leur agilité et leur rapidité à virevolter dans les airs, sont pourtant comme le jour et la nuit, Noir se montrant aussi dur et enragé que Blanc est innocent et lunaire. Tout bascule le jour où un puissant yakuza venu de l'étranger décide de les éliminer afin de refaçonner Treasure Town à son image...

Le très beau Blue Spring (Aoi Haru, 2001) de Toshiaki Toyoda, avec Ryuhei Matsuda et Hirofumi Arai, et Ping-Pong (2002) de Fumihiko Sori, avec entre autres Sam Lee et Shidô Nakamura, transposaient déjà au format live deux des œuvres majeures de Taiyô Matsumoto sur grand écran. En optant pour le film d'animation, Michael Arias et l'équipe du studio 4°C choisissent de coller au plus près de l'univers de l'auteur, une lumineuse idée eu égard à la richesse visuelle du travail.

Amer Béton : critique du film et interview de Michael Arias

Amer Béton reprend donc très fidèlement le style graphique si particulier du mangaka, entre précision méticuleuse et trait faussement naïf, les lignes délicates étant lissées juste ce qu'il faut pour les besoins de l'animation. Les enfants arborent ces mêmes bouilles rondes délicieusement sympathiques que viennent illuminer de tout petits yeux très écartés l'un de l'autre, tandis que les adultes se caractérisent à l'inverse par des traits droits et secs, voire acérés pour certains (les trois hommes de main du Serpent, entre autres). Le clivage entre les deux mondes, enfance et âge adulte, innocence et corruption, espoir et désillusion, transparaît ainsi d'emblée à travers le graphisme, avant même de s'exprimer au gré de l'histoire qui nous est contée.

Les premières séquences d'Amer Béton se font d'ailleurs volontairement déroutantes, comme pour mieux traduire l'effervescence presque inquiétante de ce quartier imaginaire au sein duquel nos héros font la loi. Avec ses néons envahissants, ses couleurs kaléidoscopiques et son architecture baroque, Treasure Town s'apparente à une caricature vivante de Tokyo. Une impression encore renforcée lorsque se révèle le dessein du nouveau parrain de la ville, le Serpent, qui souhaite la transformer en un gigantesque parc d'attractions.

Pendant que Blanc, Noir et les autres enfants sont livrés à eux-mêmes et contraints de voler pour manger à leur faim, les adultes ne penseraient-ils qu'à se complaire dans la béatitude pour régresser tout doucement ? Seuls représentants de ces derniers, les yakuzas se partagent entre pauvres hères nostalgiques (Suzuki dit "le Rat"), jeunes désireux de tourner la page (Kimura, joué par l'acteur principal de Casshern, Yusuke Iseya), ou boss cynique et sadique, à l'image de ce Serpent venu de l'étranger pour abrutir les masses davantage encore qu'elles ne le sont déjà.

Amer Béton : critique du film et interview de Michael Arias

Bouffés jusqu'à la moelle par la ville tentaculaire où se côtoient sans distinction trivialité et spiritualité (les immeubles et monuments modernes sont ornés de multitudes de sculptures de divinités asiatiques), ils incarnent une décrépitude générale que seuls les enfants paraissent à même de contrer. Encore faut-il que ceux-ci ne se laissent pas contaminer…

A l'instar de Blue Spring, Amer Béton met en exergue le thème de la jeunesse révoltée, une jeunesse qui est certes symbole d'innocence et de renouveau mais aussi porteuse de mort. Cette dualité est symbolisée par les deux garçons, Blanc (Shiro) et Noir (Kuro), aussi inséparables que le Yin et le Yang : les éloigner l'un de l'autre revient à rompre le fragile équilibre qui les maintient à flot, et la ville avec. Aux doux rêves éveillés de Blanc, jolies envolées oniriques qui ponctuent le film, répondent les déchaînements de violence de Noir, prétextes à de spectaculaires scènes de baston au cours desquelles nul n'est épargné.

Amer Béton navigue sans cesse entre les deux, rompant volontiers le rythme afin de mieux restituer l'instabilité de ce monde en perdition, un monde dont Blanc est certain qu'il a été abandonné par Dieu. A ce titre, les apparitions des trois sbires du Serpent – géants à la force létale s'exprimant dans une langue inconnue et vêtus de tenues chinoises – chargés de traquer Noir et Blanc paraissent annoncer directement la fin du monde. Pourtant, en dépit de cette noirceur, une vraie fraîcheur se dégage de ce film mélancolique aux images splendides.

Amer Béton : critique du film et interview de Michael Arias

Avec Amer Béton, le studio 4°C accomplit des miracles en termes de mélange 2D/3D, l'intégration se faisant tout bonnement invisible. La précision chirurgicale des décors peints prend une ampleur étonnante avec le recours à l'animation 3D, qui confère aux scènes de poursuites virevoltantes sur les toits des immeubles un dynamisme stupéfiant. L'animation, toujours fluide, fait des merveilles tant dans les scènes d'action que dans les moments intimistes. Les expressions faciales très variées des deux garçons en particulier ne ressemblent guère à ce que l'animation japonaise propose d'ordinaire – mais le studio 4°C n'est pas un studio comme les autres. La mise en abyme qui voit Blanc, personnage animé, gratter rageusement sa feuille de dessin avec ses pastels gras donnerait presque le vertige : l'espace d'un instant, alors même que le personnage est très stylisé, il semble être fait de chair et de sang.

Beau, étrange, parfois éprouvant mais toujours humaniste, Amer Béton renouvelle encore le paysage déjà si riche et foisonnant de l'animation japonaise actuelle. Un rendez-vous à ne pas manquer.

Caroline Leroy

Article publié sur DVDRama.com le 15 février 2007

Interview du réalisateur Michael Arias

Au cours du mois de février 2007, nous avons eu la chance de rencontrer Michael Arias, le réalisateur américain du splendide film d'animation japonais Amer Béton, que l'on peut découvrir dans les salles françaises depuis le mercredi le 2 mai. C'est avec une extrême gentillesse qu'il a accepté de revenir en détail sur la genèse et le contenu de son premier film.

Caroline Leroy : Quand avez-vous lu le manga Amer Béton de Taiyo Matsumoto pour la première fois, et quelle a été votre impression ?
Michael Arias : C'était il y a environ onze ans. Après avoir vécu trois ans au Japon, je suis finalement retourné aux Etats-Unis. Mais au bout de deux ans, l'un de mes amis a été frappé par une terrible tragédie familiale. Je suis donc reparti à Tokyo afin de l'aider à surmonter cette épreuve. Comme nous étions tous les deux sans emploi, nous passions mon temps à fumer des cigarettes sur son balcon, au septième étage, tout en observant les immenses chantiers de démolition situés de l'autre côté de la rue. Nous sommes restés près de quatre mois ainsi. Mon ami possédait une importante collection de mangas et j'ai fini par lui demander de m'en recommander quelques-uns. Il m'en a aussitôt tendu un et il a ajouté qu'il me ferait pleurer. En découvrant la première image, qui montre les deux garçons en train de contempler la ville, juchés sur un poteau téléphonique, j'ai eu comme un choc : c'était nous ! Vers la fin du manga, lorsque c'est au tour des yakuzas de se retrouver au sommet d'un immeuble à discuter des changements inéluctables que subit la ville, j'ai de nouveau ressenti cette impression. L'ambiance qui régnait à l'époque à Tokyo était très étrange. Les attaques au gaz empoisonné avaient eu lieu dans un voisinage proche du nôtre et nous voyions trois hélicoptères patrouiller en permanence au-dessus de nous. C'était aussi l'époque du tremblement de terre de Kobe. Tout cela mis bout à bout, j'avais le sentiment que le sol était en train de disparaître devant nous. J'aime la façon dont l'histoire d'Amer Béton questionne notre vision de l'avenir, nos convictions et ce qui compte réellement à nos yeux. Ces thématiques m'ont semblé très ancrées dans la réalité.

Amer Béton : critique du film et interview de Michael Arias

Pourquoi le projet a-t-il été si long à se monter ?
A l'origine, je n'avais pas l'intention de faire un film à partir de ce manga. Je faisais des essais avec le logiciel d'animation que j'étais en train de créer et j'avais réalisé une petite démo. Je l'ai montrée à quelques personnes, parmi lesquelles se trouvait Taiyo Matsumoto. Je pensais la produire et en superviser les effets digitaux. J'ai demandé à Koji Morimoto, qui est un ami mais aussi un réalisateur d'animation exceptionnel, de diriger ce projet et de voir ce qu'il pourrait faire avec les effets spéciaux. Nous avons travaillé dessus pendant deux ans environ, pour aboutir à un pilote d'une durée de cinq minutes. C'est à ce moment-là seulement que nous avons évoqué la possibilité d'un long métrage. Malheureusement, nous ne sommes pas parvenus à réunir l'argent nécessaire, du fait de l'instabilité financière de la société de production. Par la suite, nous nous sommes lancés dans Animatrix qui nous a mobilisés pendant trois ans. Morimoto avait d'autres projets en tête et s'est peu à peu désintéressé d'Amer Béton. De mon côté, je m'étais mis à écrire le scénario avec mon ami Anthony (Weintraub). Nous étions de plus en plus impliqués. Quand Animatrix s'est finalement achevé, Morimoto travaillait déjà sur autre chose. Mais il s'était aperçu que j'étais complètement obsédé par Amer Béton et il a fini par me convaincre de le réaliser moi-même. Ma co-productrice sur Animatrix, Eiko (Tanaka), m'a encouragé dans cette voie en me proposant les services de son studio d'animation. Ma famille s'y est mise aussi. Je n'avais jamais vraiment souhaité devenir réalisateur. J'avais collaboré avec plusieurs grands réalisateurs, et il me semblait qu'il s'agissait d'un travail très pénible. Au bout du compte, entre le début et la fin de la production d'Amer Béton, il s'est écoulé presque quatre ans !

Bien que le film comporte de nombreux plans en 3D, il se rapproche visuellement d'un film d'animation traditionnel. Était-ce votre intention ?
Mon souhait était non seulement que le film paraisse le plus artisanal possible, mais que l'on se sente immergé dans un tableau. Comme lorsqu'on est enfant et que l'on joue au petit train en se plaçant juste à côté, au niveau du sol : même s'il s'agit en réalité de jouets que l'on déplace soi-même, tout cela nous semble totalement réel. L'idée était que le film plonge de cette façon le spectateur dans un univers parallèle, qu'il ressemble à un documentaire filmé à l'intérieur d'un coffre à jouets. Nous avons dû par conséquent réfléchir à des moyens concrets d'obtenir cet effet.

Amer Béton : critique du film et interview de Michael Arias

Les décors sont extrêmement détaillés, de même que les expressions faciales des personnages, plus soignées que dans la moyenne des animations japonaises. Comment êtes-vous parvenus à combiner les deux, sans que l'ensemble donne l'impression d'être trop chargé ?
Je n'étais pas certain que ce mélange fonctionne. D'un côté, il y avait ces personnages au design et à la couleur de peau très simples, et de l'autre, ces décors tridimensionnels extrêmement réalistes. En ce qui concerne les expressions faciales des personnages, le mérite en revient aux animateurs de première classe avec lesquels j'ai travaillé. Ils envisagent leurs personnages en exécutant de véritables performances d'acteurs. Tous possèdent sur leur bureau un petit miroir qui leur permet de mimer les expressions et de s'en inspirer pour dessiner. Pour les décors, j'avais l'un des meilleurs directeurs artistiques dont on puisse rêver, Shinji Kimura. Il venait juste de terminer Steamboy, qui se déroule à Manchester aux alentours de 1890, et dont tous les décors sont dans les tons gris. Dès le début d'Amer Béton, je lui ai expliqué que la ville serait la star du film. Il m'a répondu qu'il voulait utiliser beaucoup de couleurs. Cela lui faisait l'effet d'un véritable retour à la vie car Steamboy avait été un projet très éprouvant. Nous avons longuement réfléchi à l'intégration de ces personnages dans un tel décor et le résultat s'est avéré plutôt intéressant.

On peut remarquer sur la plupart des immeubles des statues de divinités asiatiques. Il est d'ailleurs plusieurs fois question de Dieu dans le film…
Je ne suis pas croyant. Mais il arrive cependant que l'on se mette à penser en termes très spirituels lorsqu'on ne sait pas de quelle manière appréhender un bouleversement soudain. C'est le cas de ces personnages qui essayent de s'adapter à un monde qui change un peu trop vite. Il s'agit d'un sentiment spirituel qui n'est pas à proprement parler religieux, et qui était déjà palpable dans le manga. Dans le film, il sert à exprimer le sentiment qu'ont les enfants de ne pas maîtriser ce qui se passe autour d'eux.

Amer Béton : critique du film et interview de Michael Arias

Entre Noir et Blanc, quel est celui dont vous vous sentez le plus proche ?
Pendant l'écriture du scénario, Blanc m'apparaissait de manière évidente comme le héros du film. Mais dès que la production a démarré, je me suis rendu compte que l'histoire qui était contée n'était pas celle de Blanc mais celle de Noir. Dans une certaine mesure, c'est aussi celle de Kimura, le jeune yakuza. Ce sont eux que l'on voit grandir, s'adapter et changer. Quant à Blanc, aux yakuzas plus âgés, au Serpent et au Minotaure, ils restent ce qu'ils sont. En somme, on aspire tous à être Blanc alors qu'à l'intérieur, on ressemble à Noir. En réalité, Noir penche plutôt vers le gris. Il est en quelque sorte coincé entre Blanc et le Minotaure et il tâtonne pour trouver sa voie. Comme la plupart des êtres humains, il a des faiblesses et il va parfois trop loin. Pour ces raisons, c'est à lui que je m'identifie à présent. Finalement, on est incapable de dire exactement à quoi ressemblera un film avant de l'avoir fini. Il est merveilleux de pouvoir collaborer avec un très vaste groupe d'artistes pendant une période aussi longue, car le projet évolue constamment. Tout ce qu'il y a dans le film, je l'ai imaginé. Et pourtant, le résultat s'avère beaucoup plus complexe que ne l'était ma vision de départ. J'avais des idées très précises en ce qui concerne l'atmosphère, les couleurs, les musiques, les voix, mais en les mettant en pratique, elles ont évolué vers quelque chose d'inattendu.

Le film dégage l'idée très forte d'un monde en proie au déséquilibre. A ce sujet, il est frappant de constater qu'il n'y a quasiment aucune femme dans cette histoire.
Dans le manga de Taiyo Matsumoto, il n'y pas de personnage féminin, ou presque. Tout juste aperçoit-on quelques dames âgées.

La fiancée de Kimura exprime d'ailleurs le vœu que son futur enfant ne soit pas un garçon. Cela a-t-il un rapport avec le déclin de la ville ?
J'avoue que je n'ai jamais envisagé les choses de cette façon. Je sais pour quelles raisons Matsumoto ne dessine jamais de personnages féminins, du moins parmi les personnages principaux. Tout d'abord, il aime parler d'amitié pure, idéalisée, de relations fraternelles. Une autre raison est qu'il ne sait tout simplement pas dessiner les femmes. Mais la fiancée de Kimura est un personnage très important, ne serait-ce que parce qu'elle prononce cette réplique que vous évoquez. Une réplique presque shakespearienne, dont la portée est très profonde. A présent que j'y pense, j'ai toujours perçu Blanc comme l'incarnation de la "part féminine" de l'univers : la dimension yin, maternelle, créatrice. A l'opposé, le Minotaure représente la part destructrice.

Amer Béton : critique du film et interview de Michael Arias

A propos du casting, vous avez au générique plusieurs acteurs japonais connus : Yusuke Iseya, Min Tanaka, Nao Omori… Comment les avez-vous choisis ?
Je voulais que le casting principal ne soit composé que de novices en matière de doublage, et non de professionnels. Pour tout dire, j'ai même failli recruter deux gamins dans la rue pour leur faire répéter quelques répliques chaque soir, mais je n'en ai pas eu le temps. J'ai donc décidé d'engager des comédiens de cinéma. Les doubleurs d'animation ont une approche très spécifique, ils font en sorte que leur voix soit proche du personnage, que leurs répliques concordent avec les mouvements des lèvres. Cela limite leur champ de compétence : à moins que l'on ait affaire à un comédien exceptionnel, leurs voix donnent l'impression d'être interchangeables d'une série à l'autre. J'ai pensé que si l'on réunissait des gens dont c'est la première incursion dans le domaine, on obtiendrait une énergie étrange, à la fois nerveuse et spontanée. J'ai choisi Kazunari Ninomiya, qui joue Noir, et Yu Aoi, qui joue Blanc, en écoutant une multitude d'enregistrements de jeunes acteurs. Quand j'ai commencé à travailler sur Amer Béton, c'étaient de parfaits inconnus. Ils sont devenus des stars peu de temps après. Je me suis aperçu que j'avais déjà vu Yu Aoi sans le savoir dans un très beau film de Shunji Iwai, Hana and Alice. Ninomiya, quant à lui, était fou du manga de Taiyo Matsumoto, il l'emmenait partout avec lui depuis qu'il avait treize ans. En ce qui concerne les autres, j'adorais la manière de danser de Min Tanaka mais je ne savais pas qu'il était acteur de cinéma, jusqu'à ce que je voie Le Samouraï du Crépuscule de Yôji Yamada. Son personnage y est très proche de celui qu'il interprète dans Amer Béton, Suzuki : un homme peu recommandable qui a beaucoup vécu mais qui veut recommencer à zéro. J'avais remarqué Yusuke Iseya dans le film Honey & Clover, qui est adapté d'un manga et qui est l'œuvre du distributeur de mon film. Enfin, Nao Omori jouait dans une série télévisée avec Yu Aoi et se trouvait être lui aussi un fan du manga. Comme vous le voyez, tout s'est fait par le jeu des rencontres.

Amer Béton : critique du film et interview de Michael Arias

Le film a beau comporter plusieurs scènes de violence, ce n'est pas cet aspect qui reste en tête, mais davantage le message qu'il transmet ainsi que la poésie qui en émane. Était-ce voulu ?
Le film possède effectivement différents niveaux de lecture. Quand j'ai commencé à travailler dessus, j'étais célibataire. Aujourd'hui, j'ai une famille, deux petits garçons, comme Noir et Blanc, et cette histoire résonne en moi très différemment. L'une de ses grandes qualités tient dans le fait qu'elle pose davantage de questions qu'elle ne donne de réponses. Et à mesure que vous changez, elle semble évoluer au même rythme. J'espère que le film aura ce même pouvoir.

Quels sont vos prochains projets ?
J'ai envie de tourner un film live. Amer Béton a nécessité quatre années de production, ce qui est très lourd. Il est très difficile de rester en permanence dans le même état d'esprit sur une période aussi conséquente. Je voudrais tenter autre chose, de préférence un film simple, sans effets spéciaux.

Propos recueillis par Caroline Leroy

Interview publiée sur DVDRama.com le 1er mai 2007

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