• Initial D: First Stage : critique de la série

    Initial D est la série de voitures la plus incontournable de l'animation japonaise. Centrée sur la discipline sportive du drift, elle met en scène des courses passionnantes et spectaculaires.

    Cet article est consacré à la saison 1 de la saga, Initial D: First Stage. Si j'étais dubitative en découvrant les premiers épisodes, j'ai vite été conquise par la formidable énergie des scènes d'action et par la quête de perfection incessante des personnages.

    Initial D : critique des épisodes 1 à 5

    Takumi Fujiwara est le brave type par excellence : lycéen discret, modeste mais déterminé. Livreur de tofu pour ses parents à ses heures perdues, il connaît par cœur toutes les routes du Mont Akina, qu’il parcourt à bord de la vieille Trueno 86 de son père. Bien qu’il ne cherche aucune histoire à personne, il va être amené malgré lui à redorer le blason de ses amis, humiliés et dépassés par les frères Takahashi, deux superstars du volant à l’ego aussi surdimensionné que les capacités de leurs véhicules.

    Initial D: First Stage : critique de la série

    Encouragé par son collègue Itsuki de la station essence où il travaille l’été, sorte d’hystérique affligé d’une tête d’abruti, Takumi va bien sûr se révéler le meilleur de tous, et cela en moins de temps qu’il ne faut pour le dire puisqu’il cartonne incognito dès le premier épisode. Iketani, patron de Takumi, est lui aussi impliqué dans ces défis permanents et s’inquiète de l’identité du mystérieux génie de la course qui a battu Keisuke Takahashi. C’est lorsqu’il entreprend de s’entraîner pour la course du samedi suivant qu’il est victime d’un accident et qu’il faut lui trouver un remplaçant : ce remplaçant sera évidemment Takumi, autrement dit l’histoire démarre vraiment au quatrième épisode avec la première course digne de ce nom.

    Adaptée du célèbre manga de Shuuichi Shigeno en 1998, la série animée Initial D a beaucoup vieilli au regard des standards de qualité récents de l’animation japonaise. Outre le caractère basique voire puéril de l’intrigue (« devenir les plus rapides du Kantô, voilà le projet des RedSuns d’Akagi » déclare fièrement l’un des frères Takahashi), ce qui frappe d’emblée, c’est la laideur du design des personnages et du dessin, ainsi que la pauvreté de la mise en scène dans les scènes d’animation traditionnelle.

    Initial D: First Stage : critique de la série

    Évidemment, le challenge de la série réside dans l’intégration 3D, encore balbutiante à l’époque. Cette intégration 3D concerne les voitures, et bien que les textures restent sommaires – à des années lumière du travail effectué sur les véhicules dans une série aussi récente que Ghost in the Shell: Stand Alone Complex – force est de constater que les vraies héroïnes de la série sont les seules à bénéficier d’un certain soin.

    On sent que Initial D mise tout sur l’adrénaline des courses, les dérapages délirants et autres joyeusetés, et en ce sens la série parvient à susciter plus d’intérêt que prévu en dépit de l’envahissante musique de supermarché qui la pollue. Il faut avouer aussi que le générique de fin, où l’on voit le groupe Move chanter sa chanson sur fond d’images de la série, est à mourir de rire.

    Malgré ses nombreux défauts techniques et artistiques, Initial D se laisse regarder sans déplaisir et l’on se surprend même à se laisser prendre au jeu à l’issue du cinquième épisode. Le DVD volume 2 viendra peut-être conforter cette impression.

    Article publié sur DVDRama.com le 4 juillet 2005

    Initial D : critique des épisodes 6 à 9

    Takumi, qui a pourtant fait ses preuves en battant Keisuke Takahashi dans l’épisode 5, continue de se prétendre peu intéressé par la course. Le fait est qu’il n’y avait jamais vraiment songé puisqu’il parcourait les routes à bord de la Trueno 86 uniquement dans le but de livrer le tôfu familial. Mais plus le temps passe, et plus Takumi réalise que contrairement à ce qu’il pensait, il aime réellement conduire et relever des défis.

    Initial D: First Stage : critique de la série

    Un nouvel adversaire fait son entrée à Akagi et lance un défi aux Speedstars. Il s’agit de Nakazato des NightKids, un énergumène encore plus prétentieux que les frères Takahashi. L’hystérique Itsuki ne trouve rien de mieux à faire que de répondre pour Takumi, en affirmant que ce dernier relèvera le défi. Lorsqu’il l’apprend, Takumi n’est pas précisément ravi…

    Toujours aussi mal dessinée, la série Initial D force cependant indéniablement la sympathie. Les enjeux sont toujours aussi simplistes mais suffisants pour mettre en valeur les courses qui sont, avouons-le, de plus en plus réussies.

    Initial D: First Stage : critique de la série

    Le dernier épisode de ce DVD, « La course extrême » (épisode 9), nous abandonne d’ailleurs sur un cliffhanger haletant. La mise en scène de cette course se situe un cran au-dessus de celle de la première (épisodes 4-5). C’est là que l’on se rend compte, un peu en même temps que Takumi, que l’on apprécie davantage ces courses au fur et à mesure des épisodes et que les faiblesses graphiques qui gênaient au début de la série, en particulier sur les personnages, finissent par se laisser oublier.

    Article publié sur DVDRama.com le 19 août 2005

    Initial D : critique des épisodes 10 à 13

    Takumi semble avoir définitivement goût à la course et c’est une aussi bonne nouvelle pour ses amis que pour les spectateurs. Ces quatre épisodes confirment l’envol pris par Initial D dans les épisodes précédents. Les dessins ne sont toujours pas très jolis, le fait est indiscutable, mais qu’importe. Les sensations sont là. On se surprend même à attendre chaque nouvel épisode avec impatience, grâce à un excellent équilibre entre les scènes fortes, c’est à dire les courses, et les intrigues nébuleuses entre bandes rivales surexcitées.

    Ces quatre épisodes s’attardent sur les déboires de Itsuki avec la nouvelle voiture qu’il vient d’acquérir et dont on ne révèlera pas l’identité, ainsi que sur ses histoires sentimentales éminemment passionnantes.

    Plus important, ce DVD volume 3 est marqué par l’entrée en scène du redoutable Shingo, numéro deux des NightKids, dont l’ego surdimensionné – décidément ! – le pousse à vouloir affronter Takumi à tout prix. On s’en doute, il n’a guère l’intention de venger Nakazato, le leader des NightKids vaincu par le jeune homme, mais tout simplement de prendre sa place. Takumi va-t-il craquer face à cet odieux personnage et abandonner son flegme légendaire ? Suspense.

    Initial D: First Stage : critique de la série

    La bonne idée de Initial D est incontestablement le personnage même de Takumi. Comme la plupart des héros de séries pour garçons, Takumi a des allures de monsieur tout le monde, supposément bien de sa personne mais sans être extraordinaire. Il parle peu et semble détaché de tout. Mais cette apparence taciturne et discrète cache bien évidemment un redoutable combattant. La façon dont les autres vont peu à peu réaliser à qui ils ont véritablement affaire est particulièrement bien amenée tout au long de ces treize premiers épisodes.

    On a beau savoir qu’il est le meilleur – on le comprend bien avant les autres personnages – et qu’il y a de fortes chances pour qu’il remporte la course, on ne peut s’empêcher de se réjouir de la future humiliation que vont subir ses arrogants adversaires. Tout l’intérêt de chaque course réside dans le fait de savoir comment Takumi va gagner. Jusqu’ici, cela fonctionne à tous les coups !

    En attendant, on peut se réjouir que personne n’ait l’idée de circuler sur le col d’Akina lors des affrontement titanesques qui s’y produisent chaque nuit… !

    Article publié sur DVDRama.com le 19 août 2005

    Initial D : critique des épisodes 14 à 18

    Initial D tient enfin toutes ses promesses avec ce nouveau volume DVD des aventures de Takumi et ses amis les SpeedStars. En treize épisodes, la série était parvenue à faire monter la pression, lentement mais sûrement, jouant sur le jubilatoire et imparable phénomène Takumi, petit génie nonchalant qui semble gagner sans le faire exprès. Mais il semble clair que l’épisode 14 constitue le véritable départ en trombe de cette première saison jusqu’ici seulement prometteuse, en nous parachutant dès les premières images dans une course ahurissante entre notre héros et le douteux Shôji Shingo rencontré à la fin du volume 3. Pour la première fois, Takumi est en colère, Takumi est même enragé et, plus notable encore, Takumi se retrouve enfin mis en difficulté.

    Initial D: First Stage : critique de la série

    L’animation japonaise possède le don inimitable d’étirer le temps à l’infini pour nous faire goûter l’enjeu primordial d’une passe décisive de volley-ball ou d’une garde baissée durant un millième de seconde, mettant le doigt sur le détail apparemment le plus anodin pour le transformer en une question de vie ou de mort. Cette science infuse de la dramatisation extrême de l’action a fait le succès de nombre de séries épiques et sportives et il n’est pas étonnant d’en savourer l’impact dans un univers aussi propice à ce procédé que celui de Initial D.

    Les deux premiers épisodes de ce quatrième volume sont donc tout simplement monumentaux, dramatiquement et visuellement parlant, grâce à la mise en scène époustouflante du fameux Death Match imposé par Shingo à Takumi. L’utilisation abondante mais judicieuse de la caméra subjective nous plonge au cœur du duel et l’on frémit avec les pilotes à l’annonce du moindre dérapage incontrôlé…

    Initial D: First Stage : critique de la série

    L’épisode 16 propose une légère accalmie qui sera, on s’en doute, de courte durée puisque le prochain adversaire de Takumi promet de faire encore monter le niveau d’un cran. Il était inévitable qu’au cours de sa vertigineuse ascension qui l’oppose à des adversaires toujours plus puissants, Takumi soit amené à courir contre une femme. Et pas n’importe quelle femme puisqu’il s’agit de Mako Sato, « la meilleure d’Usui ».

    Le seul regret que l’on puisse concevoir à la vue de cette fantastique suite d’épisodes réside dans le décidément bien triste destin de cette Mako qui semble, comme nombre de ses consœurs issues de mangas pour garçons, condamnée à choisir entre une voie d’excellence et une vie sentimentale. Elle opte bien sûr pour la seconde sous peine de ne plus exister socialement, comme si elle était la seule à se retrouver ancrée dans la sordide réalité tandis que tous les autres protagonistes sont autorisés – et c’est logique dans une série aussi fantaisiste – à transcender leur condition pour se hisser au sommet.

    Initial D: First Stage : critique de la série

    Quoiqu’il en soit, Mako est la seule adversaire de Takumi à ne pas faire preuve d’arrogance et leur course trépidante le long du col d’Usui dans le dernier épisode de ce volume nous laisse ravis et fous d’impatience en prévision de la suite.

    Article publié sur DVDRama.com le 19 août 2005

    Initial D : critique des épisodes 19 à 22

    Ce cinquième volume DVD de Initial D: First Stage regroupe les épisodes 19 à 22 et met fin au suspense insoutenable qui clôturait le formidable épisode 18 où Takumi affrontait le duo Mako/Sayuki le long du col d'Usui. Une conclusion inattendue à la hauteur de ce duel au sommet et la confirmation un peu plus tard que Mako est décidément l'adversaire le plus intéressant que notre nonchalant héros ait rencontré jusqu'ici. La mise en scène époustouflante de cette course AE86 vs. Sil-80 restera d'ailleurs la plus marquante de cette première saison, talonnée de près par celle du mémorable Death Match au scotch de Shingo, cela va sans dire. A moins bien sûr que le volume 6 qui marque la fin de Initial D: First Stage ne vienne contredire cette affirmation…

    Initial D: First Stage : critique de la série

    Cet enchaînement d'épisodes nous invite aussi à suivre les déconvenues amoureuses de ce pauvre Iketani, toujours amoureux de Mako. Il l'aime, elle l'aime, leurs parents sont d'accord… mais rien ne se passe comme il le faudrait. Quoiqu'il en soit, les histoires sentimentales de Iketani sont infiniment plus touchantes que celles du braillard Itsuki, joué avec un peu trop de ferveur par Mitsuo Iwata qui fut, rappelons-le, la voix de Kaneda dans Akira... De son côté, Takumi et Natsuki continuent sagement de flirter : balades près du lac et discussions – ou plutôt monologue de Natsuki - dans la voiture sont au menu de ces scènes certes un peu niaises mais qui finissent par devenir charmantes à force.

    Initial D: First Stage : critique de la série

    On est malgré tout soulagé(e) lorsque le crissement suraigu des roues sur l'asphalte se fait de nouveau entendre, et l'épisode 21 marque la rentrée en scène des frères Takahashi qui étaient restés quelque peu sur la touche ces derniers temps. Se sentant enfin prêt à l'issue d'innombrables heures de conduite sur ordinateur, Ryôsuke Takahashi se décide un beau matin à lancer un défi solennel à Takumi. Entre temps, son frère Keisuke (RedSuns) est en lice pour courir contre Nakazatô (NightKids), soit un duel entre deux coureurs vaincus par Takumi quelques épisodes plus tôt. Pour ne pas changer, le dernier épisode de ce cinquième volume DVD de Initial D s'achève sur un suspense haletant. Vivement la suite !

    Article publié sur DVDRama.com le 31 octobre 2005

    Initial D : critique des épisodes 23 à 26

    Et voilà. C'en est fini de Initial D: First Stage avec ce sixième et dernier volume qui nous embarque à bord des épisodes 23 à 26, particulièrement chargés en adrénaline. Le volume précédent était marqué par une légère accalmie, si l'on excepte l'épisode 19 qui clôturait superbement le génial battle entre Takumi et l'équipe Mako / Sayuki au col d'Usui. Toutefois, l'épisode 21 annonçait une suite explosive même si l'on zappait provisoirement l'affrontement tant attendu entre Takumi et Ryôsuke Takahashi, pour se contenter en guise d'apéritif d'un sous-fifre des RedSuns persuadé lui aussi qu'il est capable de battre notre héros et sa fidèle Hachi-Roku.

    Initial D: First Stage : critique de la série

    Mais puisque toute cette première saison consistait à nous préparer à cette rencontre rêvée entre Takumi et la fameuse "Comète blanche d'Akagi", Ryôsuke, l'heure est enfin venue dans ces tristement derniers épisodes d'assister au choc des titans. Et une fois de plus, la série Initial D nous livre une de ces courses fabuleuses dont elle a le secret, une course d'autant plus intense qu'elle marque une étape cruciale dans le parcours passionnant de Takumi Fujiwara.

    Bilan des courses à l'issue de ces 26 épisodes : Initial D est une série absolument étonnante et parfaitement jouissive. Une série qui, certes, ne paie pas de mine au premier abord du fait d'un graphisme approximatif et d'une intégration 3D quelque peu déstabilisante dans les premières scènes – la première saison de la série date de 1998, époque où la 3D se faisait encore rare dans l'animation japonaise – mais dont l'énergie et l'inventivité emportent rapidement et totalement l'adhésion.

    Initial D: First Stage : critique de la série

     Le monde de Inital D tourne exclusivement autour de ces courses illégales inaugurées par les Japonais dans les années 70 le long des cols de montagne vertigineux du pays. Entre temps, la fièvre du drift (dérapage à quatre roues dans des virages abordés à pleine vitesse) a largement contaminé l'Europe et les Etats-Unis. Ces techniques spectaculaires ont l'avantage d'être hautement cinégéniques, une qualité merveilleusement exploitée dans cette série plus intelligente qu'elle n'y paraît.

    L'auteur du manga d'origine, Shûichi Shigeno, ne s'est pas contenté de représenter les bolides en pleine action, il a instillé dans son œuvre un esprit très proche de celui des arts martiaux. La série animée suit bien évidemment cette logique. Dans Initial D, tout est affaire de technique, de concentration, de maîtrise, de précision, de rythme et d'équilibre idéal entre le coureur et son véhicule. La puissance de la voiture est finalement bien peu de choses en comparaison avec les qualités du conducteur. C'est pourquoi Initial D, bien que centré sur les courses, n'a strictement rien à voir avec le simple étalage de testostérone à la Fast and Furious.

    Initial D: First Stage : critique de la série

    Alors c'est avec un certain déchirement que l'on quitte Takumi et Hachi-Roku, les deux personnages les plus intrigants et attachants de la série. Si Initial D: First Stage nous conte la naissance d'une légende, celle de Takumi, l'aventure continue fort heureusement avec Initial D: Second Stage dont on espère follement une sortie prochaine dans nos contrées. Plus sombre, plus dense, plus mûre et cette fois impeccablement dessinée, cette deuxième saison poursuit en effet sur la lancée de la première. Sans compter que Fourth Stage vient de se terminer au Japon, en cette fin d'année 2005… Ce n'est donc, par chance, qu'un au revoir.

    Caroline Leroy

    Article publié sur DVDRama.com le 9 décembre 2005


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